jeudi 8 juillet 2010

La saga de l'été : Sarkozy et la majorité font bloc autour de Woerth

Après les sympathisants UMP au cours d'une réunion sur les retraites mardi soir au Raincy (93), le ministre du Travail Eric Woerth a également reçu le soutien mercredi matin de quelque 200 cadres de la fonction publique. Ceux-ci l'ont applaudi alors qu'il s'exprimait lors des rencontres pour la modernisation de l'Etat.

Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy a appelé son camp à garder son «sang froid» face à l'affaire Bettencourt qui l'éclabousse également. Lors du Conseil des ministres, le président a réaffirmé son soutien sans faille au ministre du Travail qui présentera la réforme des retraites le 13 juillet. Il s'est dit «assez confiant» sur le fait que l'Inspection générale des finances «ne trouvera pas de faute» imputable à Eric Woerth dans la gestion du dossier fiscal de Liliane Bettencourt. «Je ne sais pas du tout ce que le rapport, remis vendredi, va dire. S'il y a faute, je sanctionnerai (Eric Woerth) et s'il n'y a pas faute, je ne vois pas pourquoi je le sanctionnerais», a-t-il ajouté, selon ces temoins.

Mais dans le cas contraire, il n'exclut pas de sanctionner son ministre, si le rapport qu'il a commandé à l'IGF montre une quelconque faute de l'ancien ministre du Budget.

Le premier ministre François Fillon, qui recevait les parlementaires UMP à Matignon, a assuré que l'exécutif ne céderait pas à l'«agitation» provoquée par l'affaire Bettencourt. En dépit d'appels provenant même de la majorité pour un remaniement rapide, il a rétorqué : «Notre priorité politique, ce n'est pas le remaniement, c'est la sécurisation de notre régime par répartition et c'est le rétablissement de nos comptes publics». Et d'ajouter : «Notre devoir, c'est de conduire la France hors de la crise économique et financière qui menace sa prospérité et sa cohésion... Avec votre soutien, je veux vous dire que nous le ferons sans crainte et sans nous laisser détourner de notre devoir», a-t-il conclu.

Le président du Nouveau Centre et ministre de la Défense, Hervé Morin, a déploré qu'Eric Woerth soit «chaque jour calomnié à partir de rumeurs». «Où est l'Etat de droit», «la présomption d'innocence?», a demandé M. Morin sur RMC et BFM-TV. «Ce qui se fait sur Eric Woerth, c'est une tyrannie», a-t-il affirmé, dénonçant «une compétition effrénée entre la presse médiatique classique et internet» où «plus rien n'est contrôlé», «où on ne prend pas le temps, un seul instant, de vérifier simplement l'information qui vous est donnée». Interrogé sur le cumul des responsabilités de trésorier de l'UMP et de ministre, M. Morin a jugé qu'après «cette histoire (...) le monde politique devra s'interroger sur la séparation d'un certain nombre de fonctions».

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