mardi 6 juillet 2010

Affaire Bettencourt : Woerth dénonce une «cabale politique»

 Visiblement très en colère, le ministre du Travail a catégoriquement démenti ce mardi soir sur TF1 les accusations portées contre lui et Nicolas Sarkozy par l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Chantal T. Dans une interview à Mediapart diffusée le matin-même, cette femme assure notamment qu'Eric Woeth a reçu 150 000 euros en liquide au printemps 2007, en tant que trésorier de l'UMP, pour financer la campagne présidentielle du chef de l'Etat.

 Chantal T., qui ne possède aucune preuve matérielle de ses allégations, a été entendue lundi par le parquet de Nanterre. Ce nouveau rebondissement dans l'affaire Woerth-Bettencourt met davantage en difficulté le ministre du Travail et désormais Nicolas Sarkozy, dont l'entourage a démenti tout financement occulte.

Woerth s'insurge contre «des torrents d'insultes et de haine»

Invité du 20 Heures de TF1, Eric Woerth a assuré «les yeux dans les yeux» à Laurence Ferrari : «Je n'ai jamais rien reçu, pas le moindre euro illégal dans la campagne présidentielle. Les comptes de cette campagne ont d'ailleurs été vérifiés. Je suis scandalisé quand j'entends et regarde ce qui est dit à mon propos et sur ma femme. Cette dame, (Claire T), je ne la connais même pas. Elle se permet de nous accuser. Elle dit que ma femme possèderait une résidence secondaire en Suisse. Ce qui est faux. Nous avons effectivement une résidence, mais à Chamonix. Je ne sais pas pourquoi elle dit tout ça. Tout est faux, archi faux.»

Des accusations «insupportables» pour le ministre, qui souligne, très véhément : «Depuis trois semaines maintenant, je subis une nouvelle accusation tous les jours. Ce sont des torrents d'insultes et de haine que je reçois, alors que je n'ai rien à me reprocher.»

«Il n'y a pas de raison de démissionner»

Répétant qu'il ne démissionnerait pas, il a souligné : «Je suis mis au pilori par une forme de presse et par le PS (...). Si je démissionne je leur donne raison et à ce moment-là plus personne n'est jamais protégé en France contre n'importe quelle rumeur ou ignominie.» Il a dénoncé «une cabale politique aussi orchestrée par le PS qui sans arrêt souffle du chaud pour essayer de nuire à la vie politique» et vise à «m'affaiblir et a affaiblir le président de la République, au moment ou je mène l'une de réformes les plus importantes, la réforme des retraites».

Dans l'après-midi, il avait confié aux députés UMP qu'il «essayait de garder (son) calme» même s'il avait «envie d'étrangler» certains, sans indiquer qui il visait précisément. Le ministre s'était défendu dès le matin, dans les couloirs de l'Assemblée, d'avoir touché le moindre euro illégal, ajoutant qu'il n'était pas question pour lui de démissionner.

Aucun commentaire: