mardi 8 juin 2010

Michel Charasse : «Je n'ai jamais volé un centime à l'Etat»

Epinglé dans un rapport de la Cour des comptes sur le Service de protection des hautes personnalités (SPHP), Michel Charasse nous a confié ce mardi matin être «mortifié» par les remarques faites sur la protection dont il bénéficie et par la polémique née du loyer que lui verse le SPHP pour héberger ses officiers de sécurité.

«Je n'ai jamais volé un centime à l'Etat. Tout ceci est très exagéré. On écrit des choses dans un rapport sans respecter le contradictoire», réagit l'ancien ministre du Budget, aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel.

Son épouse juge elle aussi cette polémique «ridicule». Elle connaît bien le sujet puisque les policiers du SPHP vivent chez elle depuis des années : «Jusqu'en 2006, les policiers logeaient dans un mobil-home sans eau courante dans notre jardin à Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme). Ensuite, le SPHP nous a demandé de fournir un justificatif de domicile pour ses officiers. On aurait pu les loger à l'hôtel à 2 km, mais cela n'avait pas de sens dans le cadre d'une protection rapprochée. Donc nous avons aménagé à nos frais un bâtiment proche de la maison. Encore aujourd'hui ils disposent de cet appartement meublé et équipé par nos soins. Il y a même une femme de ménage qui vient une fois par semaine.»

«On ne fait pas de gratte là-dessus»

En échange, le couple Charasse demande effectivement un loyer de 121 €. «Mais on ne fait pas de gratte là-dessus», assure l'épouse de Michel Charasse qui précise que les officiers en poste en Auvergne ne disposent plus depuis longtemps d'une voiture de fonction : «Nous nous occupons d'aller les récupérer à la gare avec notre voiture.»

Quant au maintien même de cette protection, Michel Charasse rappelle qu'il ne s'est pas fait «que des amis» pendant sa carrière politique, notamment auprès de François Mitterrand ou au ministère du Budget. «Je n'ai ménagé personne et certains ont de la mémoire», précise-t-il. Lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, au milieu des années 1990, Jean-Louis Debré avait levé la protection de Michel Charasse pendant plusieurs mois. Puis elle a été rétablie par son successeur.

«Pendant un temps, j'avais même une garde statique devant mon domicile parisien et un policier dans mon parking. Je n'avais rien demandé mais c'est sans doute que les autorités savaient que j'étais menacé», ajoute Michel Charasse. Avant de souligner : «Je n'ai jamais été escorté lors de mes déplacements à l'étranger. Je fais confiance aux services de sécurité des ambassades. Il y a quinze jours, j'étais au Cameroun pour un déplacement du Conseil constitutionnel, et j'y suis allé sans escorte.»

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