samedi 26 juin 2010

Eric Woerth a-t-il évité une enquête fiscale à Liliane Bettencourt

La justice à deux vitesses, comme d'habitude, pas de pitié pour les petits et grande indulgence pour les gros ....

Près de 80 millions d'euros sur deux comptes en Suisse, des informations transmises sur des fraudes présumées par le parquet de Nanterre à l'administration fiscale dès janvier 2009 mais aucune enquête ouverte à ce jour. Eric Woerth, alors ministre du Budget, a-t-il empêché l'ouverture d'une instruction sur la milliardaire Liliane Bettencourt ? Dans la tourmente d'un dossier sulfureux, l'actuel ministre du Travail s'en défend et affirme avoir lui-même autorisé un contrôle fiscal de l'artiste François-Marie Banier, prochainement jugé pour abus de confiance sur l'héritière de L'Oréal.

Un contrôle confirmé samedi par l'avocat de l'artiste, mais concernant des «des dons qu'il a fait à des amis proches» et «sans aucun lien avec des avoirs à l'étranger ou avec la procédure en cours» sur les dons consentis par Mme Bettencourt à M. Banier, a complété Me Hervé Temime.

L'administration fiscale était informée

Dans cette affaire qui prend sa source dans la diffusion d'enregistrements pirates de conversations entre la milliardaire et son conseil financier, à chaque jour sa révélation. Dernière en date, samedi, le gestionnaire de la fortune Bettencourt - évaluée à 17 milliards d'euros - Patrice de Maistre, confirme dans un entretien au Figaro l'existence de deux comptes bancaires en Suisse pour un montant de 65 et 13 millions d'euros. Des «négligences», selon le conseil qui indique : «je ne peux que régulariser les choses au fur et à mesure». La milliardaire a indiqué qu'elle allait rapatrier ses avoirs.

L'homme a par ailleurs qualifié d'«épisodiques» ses relations avec Eric Woerth, dont l'épouse travaillait pour l'une des sociétés gérant la fortune Bettencourt. Quant au financement de l'UMP, il confirme également des chèques pour les campagnes électorales de Valérie Pécresse, Eric Woerth et Nicolas Sarkozy, «dans les limites fiscales».

Hier vendredi, c'est le parquet de Nanterre qui est venu ajouté sa pierre à l'édifice. Contraint de répondre aux accusations de l'hebdomadaire Marianne - selon lequel le parquet savait mais a «préféré fermer les yeux» - Philippe Courroye, le procureur de Nanterre, a indiqué avoir alerté l'administration fiscale «le 9 janvier 2009 du fait que ce dossier était susceptible de mettre en évidence des éléments de fraude fiscale». «Rien n'a été occulté», ajoute-t-il en précisant que le parquet ne pouvait décider seul de se saisir d'un fait de fraude fiscale.

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