mercredi 9 juin 2010

Avant le Mondial, la France ouvre les jeux en ligne

Les casinos vont encore perdre de la clientèle à deux jours de l’entrée en lice des Bleus en Afrique du Sud, les Français peuvent depuis hier jouer et parier en ligne.Comment s’y prendre, les sites autorisés, les enjeux économiques…Explications.

Donnée gagnante à 2 contre 1, l’équipe de France raflera-t-elle la mise, vendredi prochain face à l’Uruguay? Les parieurs, en tout cas, vont pouvoir s’en donner à cœur joie avec la Coupe du monde de foot. Car depuis hier, le marché français des jeux d’argent en ligne est enfin ouvert à la concurrence. Tout internaute, pourvu qu’il soit majeur, peut se connecter à l’un des onze sites habilités à proposer des paris sportifs ou hippiques.

Fin juin, on pourra même jouer au poker en ligne le plus légalement du monde. Une petite révolution tant la France, depuis des décennies, veillait scrupuleusement au respect d’un monopole d’Etat, vieux de plus de quatre cents ans. Mais au nom de la libre concurrence, Bruxelles en a décidé autrement il y a déjà quatre ans.
Même si les pouvoirs publics ont veillé à préserver leurs intérêts, les deux « historiques » que sont le PMU et la Française des jeux, dont l’Etat détient 72%, vont devoir partager un gâteau actuellement estimé entre 2 milliards et 3 milliards d’euros par an et à 5 milliards en régime de croisière. La concurrence promet d’être rude avec les Bwin, Betclic, Chilipari, Everestpoker, Eurosportbet, Sajoo et autres.
Ces noms ne disent sans doute encore rien au grand public, mais ils cachent des poids lourds du monde des médias et de l’audiovisuel. C’est bien d’ailleurs ce qui inquiète les détracteurs de l’ouverture à la concurrence des jeux en ligne.
Dans un pays qui compte près de 30 millions de joueurs occasionnels — dont 5 millions déclarent être prêts à parier de l’argent sur des matchs de la Coupe du monde —, ils craignent que les risques d’addiction au jeu soient renforcés. Les gros opérateurs n’ont-ils pas dépensé des centaines de millions d’euros en publicité? Pour attirer le chaland, certains sites proposent déjà 50 € de paris gratuits à ceux qui ouvriront un compte chez eux.
L’Autorité de régulation des jeux en ligne assure qu’elle veillera au grain. Les paris sont ouverts.

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