lundi 10 mai 2010

Pour financer les retraites, Sarkozy veut faire payer les plus riches

En préambule du sommet social - appelé ainsi parce que les partenaires sociaux sont réunis à l’Elysée -, le président de la République promet "un effort financier supplémentaire des hauts revenus et des revenus du capital".
Officiellement, l’avenir du système des retraites ne devait pas être abordé. Mais comme le sujet est dans tous les esprits, Nicolas Sarkozy a saisi l’occasion pour promettre que la réforme serait "juste".

Le sujet n’était pas à l’ordre du jour. Officiellement, le sommet social d’aujourd’hui devait être consacré à un premier bilan “des mesures prises face à la crise”. Sauf que le président de la République en a décidé autrement.
Dans son discours aux partenaires sociaux, prononcé en préambule du sommet, Nicolas Sarkozy a parlé du sujet qui fâche : l’avenir des retraites.

L’occasion de faire un pas en direction des partenaires sociaux, d’ailleurs. Car le chef de l’Etat a promis une “réforme juste”. Comment ? Par un “effort financier supplémentaire des hauts revenus et des revenus du capital” .

On n’en saura pas beaucoup plus... Pour le reste, Sarkozy s’est dit “prêt à examiner toutes les pistes”... sauf celles qui visent à baisser les pensions et à augmenter les prélèvements.
“Il y a deux solutions qui ne me paraissent pas souhaitables : toucher aux pensions des retraités et croire comme trop souvent dans le passé que la hausse des prélèvements obligatoires pourrait être la réponse à toutes nos difficultés. Ce serait en fait réduire le niveau de vie des Français et pénaliser la croissance”.

En forme de conclusion - toute provisoire -, le président de la République a demandé à son ministre du Travail de rendre public, en début de semaine prochaine, un document d’orientation qui indiquera les principes de la réforme des retraites.

Pas d’austérité, du moins pas officiellement
Pour le reste, il n’est toujours pas question de cure d’austérité en France. Tout juste le chef de l’Etat a-t-il concédé qu’il était “impératif” de redresser les finances publiques.
“Dans le cadre de l’effort de stabilisation des marchés que nous avons entrepris ce week-end, un certain nombre de nos partenaires, les plus menacés, ont annoncé des mesures d’austérité. Certains voudraient voir une inflexion similaire dans notre politique économique. Je veux m’inscrire en faux contre cette interprétation.”

Voilà qui justifie, a posteriori, l’annonce de François Fillon, jeudi dernier, de geler les dépenses de l’Etat pour les trois prochaines années.

Cela dit, Sarkozy a tout de même annoncé quelques économies : l’arrêt des mesures exceptionnelles en faveur du pouvoir d’achat des ménages - une prime de 150 euros versée aux ménages les plus modestes ; décidées en février 2009, elles ont bénéficié à plus de 10 millions de personnes, pour un montant de 2,5 milliards d’euros.
Il y aura aussi la fin de l’exonération de charges sociales, pour les embauches dans les entreprises de moins de dix salariés à compter du 30 juin.

En revanche, les aides aux entreprises qui recourent au chômage partiel sont prolongées. Ainsi que les aides en faveur de l’alternance, qui bénéficient aux employeurs qui recrutent des jeunes en apprentissage ou en contrat de professionnalisation.

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