jeudi 20 mai 2010

Il manque 100 Mds€ à la France

Déficit de l'Etat : comment trouver 100 milliards d'euros sur trois ans

Nicolas Sarkozy organise aujourd’hui une conférence pour réduire de façon drastique les déficits publics. Un enjeu vital si la France veut garder une crédibilité financière.

François Fillon l’avait déjà dit : « Je dirige un Etat en faillite. » Nicolas Sarkozy le confirmait lors des voeux de 2008 : « Les caisses sont vides ! » On s’aperçoit aujourd’hui qu’il ne s’agissait pas de simples formules. Il manque 100 Mds€ à la France pour qu’elle puisse boucler son budget d’ici à 2013.

Les solutions à l’étude

Tel un ménage surendetté, la deuxième puissance économique européenne (derrière l’Allemagne) doit se serrer la ceinture. Cent milliards ? C’est le montant faramineux qu’il faut trouver pour répondre aux exigences de Bruxelles : pas de déficits publics dépassant 3 % du PIB (produit intérieur brut). Longtemps négligé, cet impératif européen devient désormais vital. Il s’agit de rester crédible vis-à-vis des marchés financiers. Faute de quoi, la France risque en théorie de voir sa note dégradée par les agences de notation (voir ci-dessous). Et sombrer, du coup, dans une tragédie à la grecque. Un scénario cauchemardesque auquel personne ne veut croire, mais une menace pourtant réelle.

Comment la parer ? Ce matin, à l’Elysée, Nicolas Sarkozy, François Fillon et les principaux ministres, entourés de parlementaires et d’experts, vont examiner toutes les pistes pour réduire le déficit actuel de 8,2 % du PIB à 3 % d’ici trois ans. Les arbitrages sont attendus pour la fin juin.

Croissance incertaine

La tâche est titanesque… et le risque politique énorme. La preuve, si le mot rigueur est dans tous les esprits et dans les flèches de l’opposition , il reste tabou pour le gouvernement. « La rigueur, martèlent les hérauts de la majorité, c’est quand on augmente les impôts. Là, on réduit les dépenses. » Peut-être, mais cela ne suffira pas, d’autant que rien n’assure que la croissance espérée à 2,5 % pour 2011 et 2012 sera au rendez-vous.
Au sein même de la droite, certains murmurent déjà qu’une hausse des impôts paraît inévitable. Pour sensibiliser ses ministres au chiffre fatidique des 100 milliards, Sarkozy pourra user de la célèbre réplique d’Audiard lancée par Jean Gabin dans « le Pacha » : « Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute …»

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