jeudi 13 mai 2010

Et ca continue... Vers une forte hausse du prix de l'électricité

C'est un refrain connu et un peu désarmant : et si les tarifs de l'électricité augmentaient encore ?

Le projet de réforme du marché de l'électricité, qui doit bientôt passer devant le Parlement, pourrait faire bondir les tarifs. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a fait des projections, démenties par le gouvernement et par EDF. C'est un refrain connu et un peu désarmant : et si les tarifs de l'électricité augmentaient encore ?

Mercredi, la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le gendarme du secteur, s'est livrée à l'exercice des projections en se basant sur les demandes formulées par EDF dans le cadre de la réforme du marché de l'électricité, qui doit bientôt être examinée par les parlementaires.

Le communiqué du ministère

Le projet de loi «Nome» - pour Nouvelle Organisation du Marché de l'Electricité - a été présenté mi-avril en Conseil des ministres, avec pour objectif de favoriser la concurrence dans un secteur ultra-dominé par l'ancien monopole public.

Elle fait obligation à EDF de revendre jusqu'à un quart de la production de son parc nucléaire à ses concurrents (GDF Suez, Poweo, Direct Energie...), afin de permettre à ces derniers d'accéder à une électricité à bas coût. Après avoir regimbé, le patron d'EDF, Henri Proglio, s'est attelé à négocier un prix qui ne soit pas inférieur à son prix de revient.

EDF souhaite 42€ par MWh

Mercredi, lors d'une audition à huis clos devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, Proglio aurait réclamé un tarif minimum de 42 euros par mégawatheure (MWh) pour couvrir les colossaux budgets engloutis par la nécessaire modernisation du parc nucléaire. Et selon les projections de la CRE, il faudrait relever les tarifs bleus (particuliers et petits professionnels) de 11,4% une fois la réforme votée, puis de 3,5% par an entre 2011 et 2025, pour atteindre ce tarif.

Chaque fois qu'il le peut, EDF tente d'obtenir du gouvernement une revalorisation de ses tarifs de vente, qu'il juge trop faibles. La rumeur d'une forte hausse précède souvent l'application d'une augmentation des prix, un peu moins élevée. En juillet 2009, l'ancien patron du groupe Pierre Gadonneix avait réclamé une hausse de prix de 20% sur 3 ans, ce qui lui avait coûté son poste. «Cette question va se reposer», avait-il prédit juste avant de quitter ses fonctions. En janvier, le quotidien Les Echos avait fait état de «projections internes» à EDF qui envisageaient une hausse des tarifs aux particuliers de l'ordre de 24% entre 2010 et 2015, une information démentie par EDF.

Mercredi soir, le ministère de l'Ecologie et de l'Energie a démenti «catégoriquement les rumeurs relatives aux tarifs de l'électricité». «Le gouvernement est responsable de la détermination des tarifs réglementés et nul autre
n'a autorité aujourd’hui pour établir des orientations à ce sujet», affirme le communiqué de Jean-Louis Borloo.

Idem chez EDF, où l'on a affirmé que la loi Nome n'allait pas modifier les tarifs dans l'ampleur que projette la CRE.

Mais la rumeur est lancée et il n'y a pas de fumée sans feu.

Aucun commentaire: