jeudi 21 mai 2009

Les Réunionnais de la Creuse, une histoire française

Foyer à Gueret

Mille six cents enfants et adolescents ont été contraints par les services de l’État de quitter la Réunion, entre 1963 et 1982, et de vivre en métropole. Initiée par Michel Debré, député de la Réunion, ex-premier ministre de de Gaulle, l’opération devait pallier la surpopulation de l’île et repeupler soixante-cinq départements, au premier titre la Creuse, le Tarn et le Gers. L’affaire a commencé à faire de sérieux remous en 2002, quand un déplacé, Jean-Jacques Martial, réclame en justice un milliard et demi d’euros en réparation d’« enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation ». Le montant astronomique doit briser la barrière du silence. Il réussit. Une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales, diligentée par Élisabeth Guigou, alors ministre de l’Emploi et de la Solidarité, accouche d’une souris : « Les modalités de départ respectaient globalement la législation en vigueur », estiment les auteurs, qui préconisent de favoriser l’organisation de voyages.


Les personnes concernées parlent de “déportation”. Dans les années 60’ pour pallier au déficit démographique de certains départements français, le ministre de l’intérieur de l’époque, Michel Debré, a l’idée d’amener en métropole des enfants de La Réunion. Plus d’un millier de ces enfants, dont l’âge allait de quelques mois à l’adolescence, se sont ainsi retrouvés d’un jour à l’autre éparpillés dans plusieurs départements français, et en majorité dans la Creuse. Bien que les dossiers aient été gérés par la DASS, les enfants étaient souvent, tout simplement, issus de milieux défavorisés. Les familles recevaient des promesses d’avenir meilleur pour leurs enfants, mais parfois elles étaient mises devant le fait accompli. Une fois arrivés en France, les réunionnais ont souvent été confrontés à des conditions de vie difficiles, et de longues années se sont écoulées avant que certains d’entre eux ne puissent retourner chez eux en visite ou définitivement pour une minorité. Aujourd’hui, une association d’enfants déportés, à La Réunion, et une autre en métropole, viennent d’assigner en justice l’Etat Français pour ces faits. Mes images, sont des portraits de quelques uns des ces enfants d’autrefois, qui se battent pour un devoir de mémoire, ainsi que des photos de leurs environnement proche, celui de la métropole, bien loin de leur île.

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