dimanche 28 décembre 2008

Fièvre catarrhale, le Député Jean Auclair......

La question de monsieur Auclair à laquelle s’associent tous les députés UMP du grand bassin allaitant, notamment Jean-Paul Anciaux, s’adresse à M. le ministre de l’agriculture.

Aujourd’hui, se déroule l’opération « Creuse morte ». Après les manifestations du printemps et celle de Clermont-Ferrand, les éleveurs sont sur les barricades et je leur apporte mon soutien le plus total.
Depuis un an, l’ensemble du bassin allaitant, éleveurs et filière confondus, est victime des moucherons porteurs de la FCO, mais aussi - j’ai le regret de vous le dire, monsieur le ministre - de l’excès de zèle de votre administration.
Depuis un an, nous répétons que la situation du monde de l’élevage est gravissime ; or il ne se passe pas grand-chose. Le plan « Repousse » n’a pas apporté le service attendu ; la hausse des charges, couplée aux difficultés d’exportation, a mis les exploitations et les entreprises dans le rouge.
Tout le monde souhaite l’introduction d’une certaine flexibilité dans l’attribution des aides, un rééquilibrage en faveur de l’herbe et un vrai plan de soutien en faveur des éleveurs, comprenant le report des cotisations sociales et des annuités d’emprunt.
Monsieur le ministre, où en êtes-vous des négociations menées avec vos homologues espagnol et italien pour faciliter les exportations ? Il est inadmissible de voir les broutards irlandais ou les veaux laitiers allemands traverser notre pays sans aucun problème, pour aller, les uns en Italie, les autres en Espagne.
Il est intolérable que les animaux destinés à l’exportation soient bloqués pendant trois mois après leur vaccination.
La FCO n’est pas dangereuse pour l’homme et très peu d’animaux en meurent - les ovins mis à part. Certes, il faut que le cheptel souche soit vacciné - et qu’il le soit par les éleveurs - pour éviter les problèmes de stérilité. Mais cette maladie doit être déclassée au niveau européen. Là est la solution, et pas ailleurs !
Je vous engage à reprendre fermement la main. Au lieu d’écouter toujours votre administration, je vous propose de venir, sur le terrain, tenir une table ronde avec les éleveurs et les exportateurs, car aucune entreprise ne peut vivre travaillant seulement six mois par an.
N’oubliez pas que d’autres sérotypes, et donc d’autres problèmes, peuvent apparaître.
Monsieur le ministre, au-delà des aides conjoncturelles, faites tout ce que vous pouvez pour redonner confiance aux éleveurs !

Michel Barnier, Ministre de l’agriculture et de la pêche

Monsieur Auclair, je n’ai pas envie de polémiquer avec vous sur un sujet aussi grave. Cette crise sanitaire, qui est sans doute la plus grave que nous ayons eu à traverser, doit être traitée avec sérieux et responsabilité, en disant la vérité et en agissant en coordination avec nos voisins, puisque dix pays européens sont actuellement touchés par la fièvre catarrhale ovine. Or c’est précisément ce que je fais depuis dix-huit mois, monsieur Auclair.
J’ai tout d’abord mobilisé des crédits nationaux et européens, à hauteur de 168 millions, pour apporter une aide économique et une aide à la vaccination ; le Premier ministre y a d’ailleurs récemment ajouté 30 millions, qui seront attribués avant la fin de cette année.
J’ai également décidé qu’il soit procédé à des vaccinations massives : 40 millions de doses doivent permettre de traiter la quasi totalité du cheptel ovin et bovin, en luttant contre le sérotype n° 8, qui descend des Pays-Bas, et contre le sérotype n° 1, qui remonte d’Espagne.
Depuis dix-huit mois, j’ai bâti, avec mes homologues européens, une stratégie sanitaire et de vaccination commune. Cette question a encore été abordée hier, lors du Conseil des ministres, et nous avons obtenu de la Commission qu’elle débloque 100 millions d’aides supplémentaires pour la campagne de vaccination de 2009.
Enfin, je négocie, pays par pays, des accords bilatéraux pour la reconnaissance mutuelle des zones indemnes de vaccination. J’ai obtenu un accord avec l’Espagne et je me bats pour en obtenir un avec l’Italie.
Monsieur Auclair, s’agissant d’une affaire aussi sérieuse, je ne peux me concentrer sur un seul département : je suis obligé d’être attentif à la situation de tous les autres. Je traite cette crise sans démagogie, en ayant le souci de travailler avec mes services - qui ont ma confiance -, avec les éleveurs et les commerçants - qui sont responsables -, avec les autres pays enfin, puisque cette maladie et les campagnes de vaccination concernent l’Europe.
Cette affaire est ma priorité n° 1, compte tenu de la situation de l’élevage. Croyez que je la traite avec le plus grand sérieux et dans le respect du principe de solidarité nationale et du principe de précaution, que le Parlement connaît bien pour l’avoir inscrit dans la Constitution.

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