samedi 9 août 2008

la Limousette à l'honneur cet été


La « limousette », une baguette de tradition

Du grain au pain : des agriculteurs creusois ont créé une filière « blé de qualité ». Une initiative intéressante pour mieux valoriser une production en perte de vitesse dans leur région.

L’idée d’mplanter un blé de qualité dans la Creuse vient de Gérard Chicon, agriculteur à Evaux-les-Bains. Son objectif : mieux valoriser une culture remise en cause par la baisse des cours. « Avec quelques agriculteurs de la Cuma, nous souhaitions mieux répondre aux exigences des boulangers et des consommateurs, qui se plaignaient de la détérioration de la qualité de la farine et du pain, explique l’agriculteur. Lorsque que j’ai appris l’existence d’une “ filière blé tracée” dans le Puy-de-Dôme, je me suis dit que produire du blé de qualité traçé dans notre secteur permettrait d’obtenir une meilleure rémunération et de redonner au grand public une image positive de l’agriculture ».
En juin 1999, le Groupement de vulgarisation agricole d’Evaux-les-Bains, intéressé par cette idée, réunit les agriculteurs du département. Sur les quarante participants, dix-neuf, dont dix jeunes agriculteurs, adhèrent tout de suite à la démarche et, en septembre, les cinquante premiers hectares de blé sont semés. Mais pourquoi avoir choisi Camp Rémy, une variété presque plus cultivée ? « Tout d’abord parce que son rendement, même s’il n’est que de 50 q/ha, est régulier, répond Thierry Rouffet, jeune agriculteur ayant engagé 35 ha de blé dans la filière. Ensuite parce que sa rusticité lui confère une excellente résistance aux maladies, ce qui permet de faire de l’agriculture raisonnée. Enfin, cette variété est adaptée à notre région et possède de très bonnes qualités boulangères. D’ailleurs, la variété Camp Rémy est très recherchée par les meuniers ».
Un cahier des charges exigeant
• Les itinéraires techniques doivent être adaptés à la production de blé panifiable : un seul désherbage et un seul fongicide autorisés, apport d’azote limité à 120 U/ha, utilisation de la méthode Jubil, interdiction de semer deux blés sur une même parcelle pendant cinq ans. • Chaque livraison est analysée (500 g de grains par remorque) et doit répondre à des critères qualitatifs très stricts : 12,5 pour le taux protéique, 76 pour le poids spécifique et 230 pour l’indice de Hagberg.
• Afin d’éviter toute baisse de qualité, il est interdit de sécher la récolte au silo .
la vidéo sur France3