dimanche 25 mai 2008

Le thermalisme se refait une santé



Christian Corne : « Le thermalisme est un atout considérable pour l'Allier »Prévenir les pathologies chroniques du vieillissement, voilà le nouveau défi du thermalisme, selon Christian Corne, président de Thermauvergne et de la Fédération thermale française

Le docteur Christian Corne, adjoint au maire de Vichy et conseiller général, est également le président de Thermauvergne, l'association qui regroupe toutes les stations thermales de notre région, mais aussi le président de la Fédération thermale et climatique française. Bref, un spécialiste de la question thermale. Pour lui, si le thermalisme peut être une richesse, on ne peut le dissocier des bien faits médicaux.

Où en est aujourd'hui le thermalisme ?
Christian Corne : Le thermalisme essaye actuellement de franchir un palier qui est celui de l'accession à un label 'station thermale = ville de prévention santé”. Pour accéder à ce label nous avons déposé avec le Conseil national des exploitants thermaux, (CNETh, syndicat professionnel de la branche), auprès de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, un livre blanc du thermalisme. Nous y détaillons tout ce que nous pouvons faire dans les stations thermales pour prévenir l'aggravation trop rapide des pathologies chroniques du vieillissement.

De quelles domaines de la santé parle-t-on ?
C. C. : Cela passe par trois pôles. Le pôle diététique, nutrition, l'éducation à l'alimentation ; le pôle d'activités physiques, adaptées à chaque individu en fonction de son âge et de son handicap ; et enfin la gestion du stress. On s'aperçoit que dans toutes les pathologies liées au vieillissement, on retrouve des problèmes de sedentarité, d'exercice physique irraisoné ou une mauvaise adaptation à la vie professinonelle ou familiale, avec une permanence du stress. Or ces trois facteurs –les erreurs diététiques, d'activité physique ou d'incapacité à gérer le stress– conduisent à l'aggravation de maladies cardiovasculaires, des cancers et des problèmes arthrosiques.

Dans quel but organiser le thermalisme autour de ces pôles ?
C. C. : Parce que nous avons l'habitude de travailler sur ces trois secteurs pour nos curistes, mais de manière peu structurée et inégale, sans chercher à le mettre en valeur. La balle est désormais dans le camp de la ministre de la Santé, qui doit donner le feu vert pour que l'on se lance dans cette croisade. Et à nous de prouver que nous sommes efficaces en matière de santé publique, d'une part pour la qualité de vie d'un malade et d'autre part pour l'économie de la Sécurité sociale qui, dépenserait moins d'argent grâce à la prévention. C'est pourquoi nous avons lancé des études à double sortie : médicale, pour vérifier qu'une personne qui perd du poids, par exemple, a moins de chances de développer du diabète ; et le corollaire économique, pour souligner que s'il y a moins de diabètes il y a moins de dépenses à la Sécurité sociale.

Où on en est de cette démarche ?
C. C. : Oralement, le ministère nous a donné le feu vert. On nous a dit 'enfin vous nous parlez de santé publique et non plus de combien de temps il faut rester avec de la boue sur le corps”. Mais est-ce qu'ils vont accepter de rembourser de nouvelles cures, si elles prouvent leur efficacité ? Que ce soit le cas ou non, on a entrepris des démarches, notamment à Vichy, avec le programme Maigrir à Vichy. Ce n'est pas uniquement une façade publicitaire pour quelques clients qui ont des kilos de trop. C'est une prise en charge avec un suivi. Un autre exemple, le canceropole Clara (canceropôle Lyon Auvergne Rhône Alpes, avec le professeur Yves-Jean Bignon, a demandé à toutes les stations tehrmales d'Auvergne d'analyser l'efficacité d'un séjour en station thermale pour les soins de suite en cancérologie. La première étude a été lancée cette semaine, avec les premières patientess qui sont arrivées à Vichy lundi dernier. Il faut que le thermalisme reste dans le domaine médical, pour nous cela est primordial.