Ce document, émanant du « sommet de la police nationale, classe les brigades routières (neuf compagnies autoroutières CRS et 22 unités de motards) en fonction du nombre de PV qu'elles distribuent.
600 euros de prime
Selon le magazine, « pour chaque prune distribuée, les différentes brigades sont créditées d'un nombre de points précis ». A la fin de la période de douze mois, les deux compagnies et les deux unités qui ont accumulé le plus de points sont gratifiées d’une prime annuelle. Avant d’être reversée entre les policiers.
Le journal avance que le gain pour chaque agent est d’environ 600 euros.
« Tout est fait pour faciliter la verbalisation »
« C'est toujours la politique du chiffre qui prime, avec les méfaits que ça engendre: la répression est privilégiée sur la prévention », réagit le secrétaire général du syndicat UNSA Police, Philippe Capon, dans l'hebdomadaire.
« Le PV est ainsi devenu l'un des critères importants de notation et d'évolution de carrière du fonctionnaire. Tout est fait pour faciliter la verbalisation rapide avec le PV à la volée et la généralisation du PV électronique. L'automobiliste ne sait plus pourquoi il est verbalisé, il ne peut pas bien se défendre. Les contentieux augmentent fortement. Cette méthode n'améliore évidemment pas les relations avec la population, elle modifie le comportement des usagers, les pousse à se soustraire au contrôle », ajoute-t-il.
De son côté, la direction générale de la police nationale a tenu à démentir toute politique du chiffre. « Chaque année, la performance de ces unités est évaluée, comme dans l’ensemble de la fonction publique, afin, le cas échéant, d’entraîner le versement de primes collectives», reconnaît-elle. Mais, ajoute-t-elle, « il ne s'agit en aucun cas d'une “politique du chiffre” imposée à ces unités mais bien d'une évaluation de leur performance dans ce qui est leur cœur de métier: la sécurité des usagers de la route ».