Qui est donc cet abbé Ratier, dont la plaque en émail dans le cimetière de Saint-Germain-Beaupré affiche 1836 - 1972, une longévité exceptionnelle ? « C'est une erreur », concède le maire Michel Trumeau. Pas l'abbé Ratier, bien sûr, mais l'inscription que personne n'avait remarquée ou n'avait souhaité rectifier, respectant cet ovale blanc cerclé de noir et de doré.
Date de sa mort ? Était-ce bien l'érudit évoqué dans nos colonnes huit jours plus tôt ? La réponse est venue de Gilliane Rommeluère, membre de la Société d'histoire et de sciences naturelles de la Creuse, toujours prête à résoudre les énigmes petites ou grandes, incollable sur bien des sujets, passionnée et raisonnable, inestimable auxiliaire.
L'Abbé Ratier est né à La Souterraine le 29 octobre 1809, il est décédé à Saint-Germain-Beaupré le 11 mai 1891. À sa mission pastorale s'ajoutait celle d'érudit, figurant au Dictionnaire bio-bibliographique des auteurs creusois d'Amédée Carriat : « Élève puis professeur au Petit séminaire d'Ajain, il est ensuite nommé curé de Saint-Germain-Beaupré où va s'écouler tout le temps de son sacerdoce (1836-72) ». Voilà d'où vient l'erreur. Le graveur s'est trompé d'un siècle en relevant des dates de son ministère. Amédée Carriat brosse ensuite son portrait d'érudit, dont il résume en toute fin la biographie (*).
Un autre curé est inhumé au cimetière de Saint-Germain-Beaupré, il s'agit du père Cazaud. Sa tombe porte une plaque dans le même style, émail blanc cerclé de deux liserés noir et doré, mais ici il n'y a point d'erreur à consater, ni sur son âge supposé, ni sur la date de son décès : « Ici repose Cazaud Jean-Baptiste, Victor, curé de Saint-Germain-Beaupré, décédé le 10 mars 1883, dans sa 66e année, Priez pour lui ». Ce curé exerça aussi son ministère à La Souterraine, nommé par l'évêque en 1829.
Revenons au cimetière de la Souterraine où les religieux sont aussi en bonne place, notamment les religieuses du Sauveur.
Lorsque le couvent de la congrégation des Soeurs du Sauveur fut confié à l'association Traces de Pas, il fallut prendre une décision sur le devenir de mère Marie de Jésus, leur fondatrice, (Anne-Rose Joséphine du Bourg, 1788-1862), dont la tombe se trouvait dans une crypte de la chapelle du Sauveur. Il fut question aussi du lieu de sépulture de toutes les religieuses décédées à La Souterraine, leur transfert vers la Maison mère dans la région du Nord fut même évoquée.
Or, au gré d'une promenade sereine dans le cimetière de La Souterraine, le promeneur trouvera le « Carré des soeurs », très récent où ont été réunies les religieuses, dans un ordre bien précis, des soeurs aux mères, autour de la tombe de leur fondatrice. Sobres, simples, les plaques rappellent seulement leur nom d'état-civil, celui que personne ne connaissait, sans doute, de leur vivant. Comme si, dans la mort, elles avaient retrouvé leur famille.
- blog privé informatif et infos nationales. Infos, météo, emploi, bourses , locales et nationales - Rédacteur : Dominique Bellet (DOM)
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