dimanche 8 août 2010

Nantes : Lies Hebbadj mis en examen pour viols aggravés

Les mises en examen s'accumulent pour Lies Hebbadj. Cet épicer de Nantes, dont la compagne avait verbalisée en avril dernier pour conduite avec un niqab, vient d'être mis en examen pour« viols aggravés».

Hebbadj victime d'une «politique répressive» pour son avocate
Pour Hortefeux, Lies Hebbadj est « présumé coupable »


 
La justice a assorti sa décision d'une extension du contrôle judiciaire qui découlait de sa précédente mise en examen pour fraude aux allocations familiales. Le commerçant a désormais interdiction «d'entrer en contact avec l'actuel époux de la plaignante», a indiqué le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin. L'époux est un ancien ami d'Hebbadj.

Dimanche matin, le parquet de Nantes avait déjà décidé de l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire, prélude à une mise en examen, à l'encontre de Lies Hebbadj. Ce dernier avait été placé garde à vue vendredi soir à la suite «des accusations de viols et de violences portées à son encontre le 5 août 2010 par l'une de ses anciennes compagnes», avait précisé le ministère public. La jeune femme avait été en fait auditionné par la justice la semaine dernière et avaient évoqué des faits ayant eu lieu entre 2003 et 2007. L'enquête préliminaire avait été confiée à la police judiciaire de Nantes.

L'avocate crie à la «manipulation»


La qualification de viols aggravés induit une sanction éventuelle plus lourde du fait de circonstances aggravantes. Dans le cas précis de Lies Hebbadj, le procureur de la République a signalé «l'état de la plaignante qui était enceinte» et le fait que les viols avaient été «commis par un conjoint ou concubin».

«Il s'agit d'accusations fantaisistes, très anciennes, sur un domaine intime assez invérifiable. Je pense qu'il s'agit probablement d'une manipulation», a déclaré Me Cécile de Oliveira, l'avocate de Lies Hebbadj à l'annonce de la mise en examen par le parquet.

Une plainte d'une ex-compagne répudiée et remariée

Cette compagne répudiée par Lies Hebbadj et remariée à Dubaï, Nina Gomez, avait déjà porté contre lui des accusations de maltraitance sur un blog. Dans une conférence de presse, en plein affaire du niqab au volant, le ministre de l'Intérieur avait évoqué ces accusations.

Lies Hebbadj avait alors porté plainte en avril pour diffamation contre la jeune femme. Cette dernière a également été mise en examen aux côtés d'autres compagnes de M. Hebbadj et de lui même pour fraude aux prestations sociales le 9 juin dernier.

Le commerçant, qui vit à Rezé, près de Nantes, a été placé sous le feu des projecteurs fin avril en plein débat sur l'interdiction du voile intégral, quand sa compagne a décidé de contester une contravention de 22 euros pour avoir conduit en niqab.

Déjà mis en examen pour fraudes aux aides sociales

Le 9 juin dernier, à l'issue d'une première garde à vue, Lies Hebbadj, soupçonné de polygamie, a été mis en examen pour fraudes aux aides sociales, escroqueries ou encore travail dissimulé. Dans un premier temps, il s'était défendu des accusations de polygamie, indiquant qu'en France il n'était «interdit d'avoir des maîtresses».

Mais après six semaines d'enquête, la mise en examen intervenait le 9 juin. La justice lui reproche d'avoir vécu dans «une polygamie de fait» et perçu du fait de ses différentes situations près de 175 000 euros de prestations sociales entre 2007 et 2010.
Une somme supérieure aux 88 000 euros qu'il aurait dûs percevoir si les membres des trois familles avaient vécu sous le même toit. Lies Hebbadj aurait également pu percevoir 124 000 euros si la déclaration de situation dans ses trois domiciles (NDLR : il a reconnu être le père de quinze enfants et bientôt dix-sept enfants) avait été déclarée de manière conforme.

Déchéance de nationalité

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait demandé que le commerçant soit déchu de sa nationalité française en évoquant les soupçons de polygamie et de fraudes aux aides sociales.
Le ministre a annoncé samedi qu'il ferait des propositions d'ici la fin de l'été à Nicolas Sarkozy pour rendre possible la déchéance de nationalité notamment pour des faits de meurtres contre des policiers ou pour polygamie.


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