jeudi 1 octobre 2009

Le Limousin champion pour la pérennité des entreprises reprises

Dans le domaine de la reprise et de la création d’entreprise, le Limousin peut être vu comme la région des extrêmes. Si, au plan national, elle se classe en avant-dernière position pour le taux de création et de reprise (9 %), la région est la première du pays quant à la pérennité de ces mêmes entreprises à 5 ans. Plus précisément, le taux de survie à 5 ans des entreprises reprises s’élève à 63 % alors qu’il n’est que de 58 % pour les créations pures. En moyenne nationale, l’écart est encore plus important avec des taux respectivement de 60 % et 51 %.
C’est ce que révèle une étude, datant de septembre 2009, de l’Insee Limousin qui, par le biais du dispositif Sine, a suivi pendant 5 ans une nouvelle génération d’entreprise. Grâce à un financement supplémentaire pris en charge par la région, l’enquête en Limousin est exhaustive, ce qui la rend d’autant plus instructive.
Selon les chiffres de l’Insee Limousin, les reprises dans cette région sont, proportionnellement, assez nombreuses puisqu’elles représentent 31 % de l’ensemble des entreprises nouvelles contre 23 % au plan national. Les auteurs de l’étude soulignent fort justement que « les reprises, qui nécessitent des capitaux plus importants, bénéficient généralement d’une meilleure assise financière ».
L’étude établit également un classement sectoriel de la pérennité des entreprises reprises ou créées. Il ressort que celles du secteur agroalimentaire sont les plus solides puisque leur taux de survie à 5 ans est de plus de 80 %, contre 70 % pour celles du transport, 60 % dans la construction et à peine plus de 40 % pour les activités immobilières.
« Les chances de pérennité sont maximales dans les cas de rachat de l’entreprise dans laquelle on était précédemment salariés : 82 % de survie à 5 ans dans la région », précisent les auteurs de l’étude. Ils notent également qu’en Limousin, les taux de survie sont meilleurs dans le cas d’une prise en location-gérance que dans celui d’un héritage ou d’une donation, alors que c’est l’inverse au niveau national.
L’Insee a également étudié l’impact d’un accompagnement par une structure dédiée. L’efficacité d’un tel appui est indéniable : l’aide d’un organisme de soutien à la reprise ou la création d’entreprise conforte de 7 points les chances de pérennité à 5 ans. Dans le même ordre d’idée, les porteurs de projet qui ont suivi une formation sont à 66 % toujours à la tête de leur entreprise 5 ans après, contre 59 % pour les autres.
Autre élément significatif, le rôle du statut de la clientèle quant à la pérennité de l’entreprise. « Les entreprises travaillant surtout avec des administrations ou des organismes publics ou parapublics présentent les meilleurs taux de survie », constate l’Insee. L’écart est de 10 points en Limousin avec celles dont les clients sont des particuliers et de 13 points avec celles qui commercent avec d’autres entreprises.
Pérennité n’est pas synonyme de création continue d’emploi. À l’inverse, il apparaît qu’en 2007, il ne subsiste que 85 % du volume d’emploi créé ou conservé par les entreprises du millésime 2002. Si l’emploi se maintient globalement au sein des entreprises issues de création pure, les sociétés reprises qui subsistent au bout de 5 ans créent moins d’emplois qu’il ne s’en perd dans celles qui disparaissent dans le même laps de temps.

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