Hugues Moutouh, le nouveau préfet de la Creuse, inaugurera une nouvelle carrière à Guéret, celle de la préfectorale que ce brillant universitaire d'à peine 42 ans n'a encore jamais embrassée. Pour autant, Hugues Moutouh est tout sauf un novice de la chose publique.
Né à Paris en 1967, il a fait ses études à Toulouse (hypokhâgne) puis à Bordeaux, à l'institut d'études politiques ainsi qu'à la faculté de droit où il passera sa thèse. D'abord maître de conférences à Bordeaux, il passe l'agrégation de droit public en 1998 et est nommé professeur des universités à Caen puis à Paris 5.
Il vivra alors une vie de « turbo-prof » comme il l'indiquera plus tard dans un entretien au magazine de Sciences Po Bordeaux « Trajectoires ».
En parallèle de ses activités universitaires, Hugues Moutouh a entamé à partir de 2002 une carrière dans la haute administration.
D'abord rapporteur au Conseil d'État, il entre en mars 2004 au cabinet de François d'Aubert, ministre délégué à la Recherche comme conseiller pour les affaires juridiques, les sciences humaines et sociales.
En février 2005, il passe au cabinet de Jean-Louis Borloo, à l'époque ministre de la Cohésion sociale, de l'Emploi et du Logement également comme conseiller juridique. Il n'y restera que quelques mois.
En juin de la même année, il entre au cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire. Il ne se contentera pas de jouer un rôle de conseiller technique auprès de son ministre : pendant la campagne du candidat Nicolas sarkozy, Hugues Moutouh intégrera la cellule « riposte » du futur Président de la République. Une cellule chargée de préparer les réponses du candidat Sarkozy aux attaques dont il fait l'objet.
Comme l'écrira Le Parisien, Hugues Moutouh a alors intégré le cercle de ces quadras brillants qu'affectionne particulièrement Nicolas Sarkozy. C'est à ce titre qu'en juin 2007, il est envoyé par Claude Guéant, le fidèle conseiller du Président, auprès de Bernard Laporte pour muscler le cabinet du tout nouveau et néophyte en politique secrétaire d'État aux Sports.
Enfin, en juillet de cette année, Hugues Moutouh intègre le cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports comme chargé de mission. C'est alors qu'il occupait toujours cette fonction qu'il a appris sa nomination de préfet de la Creuse, le tout premier poste de préfet de sa déjà longue et riche carrière.
À ce profil déjà atypique, en tout cas pour un préfet, a fortiori en Creuse, il convient d'ajouter un goût prononcé pour le sport, en particulier le rugby (il a toujours la carrure du 2e ligne qu'il a été longtemps du temps de ses études bordelaises) et les arts martiaux (il est ceinture noire de karaté).
Hugues Moutouh a également publié quantité d'articles et de chroniques juridiques sur des sujets aussi divers que la responsabilité des magistrats, l'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité ou encore le droit des minorités, le Pacs et la préférence nationale. Il est également l'auteur de deux ouvrages non juridiques, l'un sur les Tziganes (2000), l'autre sur Ernest Psichari, un écrivain symboliste de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Hugues Moutouh est marié. Son épouse, Isabelle Montagne, est magistrate à Paris après avoir été directrice de cabinet du directeur de l'École nationale de la magistrature à Bordeaux.
La Montagne
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