Qui seront les gagnants et les perdants des réformes économiques prévues dans le budget 2018 ? Le gouvernement annonce le chiffrage de son budget, mercredi 27 septembre. Il souhaite redonner du pouvoir d'achat aux Français tout en réalisant des économies, une mission d'équilibriste. "La philosophie de ce budget, c'est bien de récompenser le travail sans oublier ceux qui sont le plus en difficulté", a assuré aux Echos le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Si vous êtes fonctionnaire
• Vous y perdez avec le gel du point d'indice. Il n'y aura pas de hausse de la valeur du point d'indice – qui sert de calcul à la rémunération des agents publics – pour 2018. Donc pas d'augmentation générale des salaires en vue.
• Vous y perdez avec la hausse de la CSG. Vous subissez le même sort que les salariés du privé. Vos salaires seront davantage ponctionnés, avec l'augmentation de 1,7 point de la contribution sociale généralisée.
• Et votre compensation n'est pas totalement fixée. Enfin, la suppression des cotisations chômage et maladie ne vous concerne pas, du fait de votre statut. En l'état, vous y perdez, mais le gouvernement a promis une compensation. La discussion est en cours quant à ses modalités. Une partie de cette compensation passera par la suppression de la contribution exceptionnelle de solidarité (CES), qui représentait 1% de la rémunération mensuelle nette. Le gouvernement qualifie cette mesure de "premier pas". Pour les syndicats, le compte n'y est pas et la colère gronde au point que – fait inédit depuis dix ans – tous appellent à la grève le 10 octobre.
Si vous êtes retraité
• Vous y perdez avec la hausse de la CSG. Comme les autres, elle va vous frapper au portefeuille, sauf si vous touchez moins de 1 289 euros mensuels et que vous êtes exonéré de CSG ou soumis à son taux réduit. Mais si vous ne faites pas partie des 40% de retraités aux revenus les plus modestes, vous sentirez la ponction.
En effet, sur une pension de 1 500 euros par mois, une hausse de 1,7 point de CSG représente près de 25 euros de prélèvement supplémentaire. A priori, vous êtes le ou la principal(e) perdant(e) de cette mesure.
• Vous y gagnez avec la hausse de votre pension de base. Bonne nouvelle pour les seniors :
la pension de base des salariés du privé, des indépendants et des agriculteurs augmentera de 0,8% au 1er octobre 2017. Un coup de pouce après "trois années de vaches maigres", assurent Les Echos.
• Vous y gagnez grâce à la revalorisation du minimum vieillesse. C'était une promesse du candidat Macron. L'allocation de solidarité aux personnes âgées (nom officiel du minimum vieillesse) va atteindre 903 euros par mois à la fin 2020, contre 803,20 euros par mois aujourd'hui : dès avril 2018, elle sera augmentée de 30 euros. Une manière de protéger les retraités les plus modestes (pension inférieure à 1 200 euros), déjà épargnés par la hausse de la CSG.
• Vous gagnez si vous avez recours à l'emploi à domicile. Jusque-là, l'emploi à domicile était encouragé par une déduction fiscale concernant l'impôt sur le revenu. Le gouvernement souhaite étendre cet avantage aux ménages ne payant pas l'impôt sur le revenu (plus de 20 millions foyers) en remboursant à hauteur de 50% les dépenses engagées pour l'emploi à domicile (ménage, garde d'enfants...), selon les informations du JDD.
Si vous êtes une personne en situation de handicap
• Votre allocation va augmenter. L’allocation aux adultes handicapés (AAH), un minimum social bénéficiant à 1,1 million de personnes en situation de handicap, va augmenter. Elle s'élève actuellement à 811 euros. Le 1er novembre, l'AAH sera portée à 860 euros. Puis le 1er novembre 2019, son montant atteindra 900 euros. Enfin, le gouvernement estime qu'à terme, 34 000 personnes supplémentaires pourront bénéficier de l'AAH : celles dont les revenus mensuels sont compris entre 811 euros (le plafond actuel) et 900 euros.