Le 24 septembre 911, les principaux seigneurs allemands offrent la couronne de Germanie à l'un des leurs, Conrad de Franconie.
Ce faisant, ils rompent définitivement avec la dynastie carolingienne issue de
Charlemagne, qui régnait des deux côtés du Rhin, sur la France, la Belgique et l'Allemagne actuelles.
André Larané
Émergence de deux nations
L'élection de Conrad 1er met un terme à dix ans de conflits successoraux inaugurés par la mort d'
Arnoul de Carinthie. Ce cousin du roi carolingien Charles II le Gros avait été élu en 888 par ses pairs roi de Francie orientale (l'Allemagne actuelle).
Comme beaucoup de barons francs, Arnoul de Carinthie descendait de Charlemagne, mais son rang de naissance ne lui confèrait aucun droit légitime à une couronne et lui valait de fortes oppositions à l'intérieur même de ses terres.
Lui-même y remédie à la veille de sa mort, en 901, en transmettant la couronne de Germanie à Louis IV
L'Enfant, le représentant légitime des
Carolingiens.
Mais quant meurt à son tour Louis IV
L'Enfant, dix ans plus tard, les seigneurs allemands ne veulent plus avoir affaire aux piètres descendants du grand empereur et refusent de reconnaître pour roi son héritier légitime, Charles III
Le Simple. C'est ainsi qu'ils s'unissent autour de Conrad de Franconie.
Une dynastie saxonne
En 918, sur son lit de mort, Conrad 1er désigne pour successeur le duc Henri de Saxe, dit
l'Oiseleur. Le fils de ce dernier, Otton, réunit l'Allemagne et l'Italie en son pouvoir et fonde le
Saint empire romain.
Un peu plus tard, à Paris, les seigneurs de Francie occidentale portent un certain
Hugues Capet à la royauté. Ses descendants vont régner sans discontinuer sur le pays jusqu'en... 1792.
Avec Hugues Capet, c'en est bien fini du
Regnum francorum, le royaume des Francs fondé par Clovis quatre siècles plus tôt et relancé par Charlemagne. À sa place émergent deux ensembles nationaux promis à un grand avenir, la France et l'Allemagne. Ils vont se développer chacun de leur côté.